Je compte introduire une méthodologie qui examine le fonctionnement cognitif et culturel de la conscience historique et son impact sur la manière dont les individus construisent leur connaissances historiques. Cette méthodologie étudie cette opérationnalisation dans les cas où les individus sont confrontés à des problèmes sociaux actuels ayant des racines historiques. En considérant l’intellectualisation de l'histoire comme une forme de mémoire collective, la méthodologie s'appuie sur une tradition théorique qui lie la conscience historique à une épistémologie du sens commun et qui se décentre des compréhensions du concept guidées par l'histoire disciplinaire et l'historien professionnel. En croisant ces compréhensions émergentes avec la théorisation de l'action médiatisée de James Wertsch et sa notion de modèles de schémas narratifs, la méthodologie permet de saisir comment les individus utilisent l'histoire pour produire du sens et influencer leur prise de décision pour naviguer la réalité de leurs vies quotidiennes. Il est important ici de savoir dans quelle mesure les individus nuancent leur pensée et prennent une distance critique par rapport aux revendications de connaissances qu'ils avancent. Pour illustrer, j'utilise des données empiriques provenant d'enseignants d'histoire au Québec et de leurs expériences de transmission d'un programme d'histoire jugé litigieux et difficile à enseigner.