Savoir qu’un thème est sensible et l’aborder en classe quand même : une proposition didactique
Colloque du CRIFPE
Communication orale
Thème(s)
Agir comme professionnel de l'enseignement : le travail
Symposium
Résumé
Nombreux sont les thèmes que les personnes enseignantes considèrent être (trop) sensibles à aborder dans les classes d’histoire et d’éthique. Ces thèmes posent plusieurs défis pédagogiques, dont le risque de débordement, l’expression des émotions et l’imprévisibilité. En effet, alors que certains thèmes deviennent sensibles seulement lorsqu’ils apparaissent dans un contexte particulier (Hirsch et Moisan, 2022), pour d’autres thèmes, qui font actuellement l’objet d’un débat de société– comme le génocide des premiers peuples - la sensibilité est connue d’avance. Aborder ce thème en classe suppose notamment de changer – pour ne pas dire déconstruire - la trame narrative traditionnelle de l’histoire et ainsi remettre en question une vision du monde et de la société qui peut être trop univoque. Ces efforts pour voir le passé autrement et faire place à des perspectives diverses a un potentiel subversif, menant à une remise en question des rapports de pouvoir dans la société. La complexité historique de la thématique, qui profite d’une approche interdisciplinaire (historique, sociologique, éthique, juridique), ajoute aux défis pédagogiques que pose cet enseignement (Moisan et Hirsch, 2022). À partir de cet exemple du génocide des Premiers Peuples, nous verrons comment dénouer les impasses qu’il semble présenter à la pratique enseignante.
Auteur.e.s
Université du Québec à Trois-Rivières - CRIFPE - Canada
Sivane Hirsch est professeure au département de sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse à la prise en compte de la diversité ethnoculturelle et religieuse, tant dans les pratiques enseignantes, notamment dans le traitement des thèmes sensibles, que dans les enjeux systémiques, par exemple par l’école à la maison chez les communautés hassidiques montréalaises.
Université de Sherbrooke - Canada
Sabrina Moisan est professeure à la faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke. Ses recherches s’intéressent aux relations entre la mémoire collective, l’enseignement et l’apprentissage de l’histoire au secondaire; à l’enseignement des objets difficiles et sensibles comme les génocides et le racisme; de même qu’à l'enseignement d'une histoire inclusive. Elle dirige le projet de recherche « Pluralité des expériences historiques dans le passé du Québec et du Canada et son enseignement : représentations d’historiens, d’enseignants et de futurs enseignants d’histoire » financé par le CRSH (2017-2022, extension 2023).
Séance
C-J416
Heure
2023-05-04 13 h 30
Durée
30 minutes
Salle
Montréal 8