Depuis les années 1980, le discours sur la professionnalisation de l’enseignement a été l’un des vecteurs les plus importants des réformes éducatives sur la scène internationale. La plupart des pays en Amérique du Nord et en Europe ont mis en place des changements à la formation des enseignants dans cette visée professionnalisante. La formation est par exemple devenue plus longue, a été universitarisée et a adopté une approche par compétences. Mais au-delà de ces convergences structurelles, ces réformes ont-elles uniformisés les savoirs professionnels transmis par les institutions de formation des enseignants? Nous répondons à cette question en comparant six programmes de formation au Québec (français/anglais) et en Suisse (français/allemand). Nous concluons que malgré les différences d’une institution à l’autre, il existe des similitudes quant à la place importante qui est octroyée aux savoirs d’intervention auprès des élèves (didactique, psychopédagogie), ainsi que quant au rapprochement théorie-pratique dans l’organisation curriculaire. Conscientes que cette approche basée sur l’analyse du savoir « prescrit » occulte les adaptations que font les futurs enseignants de ces savoirs, nous concluons en présentant un projet de recherche en cours qui vise à remédier à cette limite, en explorant comment les étudiants perçoivent les exigences propres à la profession enseignante.