La formation à distance (FAD) peut être définie comme un dispositif de formation médiatisée où les étudiant·es ne se déplacent pas sur un lieu de formation et peuvent se former sans temps prédéfini et sans la présence physique du formateur (mode asynchrone). Marginale auparavant, la FAD est devenue, pendant la pandémie, le mode d’enseignement dominant, voire exclusif, voyant ainsi son acceptabilité sociale s’accroître durant cette période (Audran et al., 2021). Mais au-delà de celle-ci, l’essor de la FAD repose principalement sur la généralisation des technologies dans toutes les sphères de l’activité humaine (Rapp, 2014). Malgré l’engouement pour la FAD, les études révèlent que le passage vers celle-ci correspond à une montée d’anxiété dans la communauté universitaire. Mais alors que les sources de stress mériteraient d’être étayées, la plupart des travaux ne permettent pas nécessairement de distinguer la part du contexte de la pandémie de celle liée au cadre spécifique de la FAD. En s’appuyant sur le concept d’aliénation de Rosa (2010), cette communication apporte des éclairages théoriques sur l’adaptation des étudiants.es à la FAD. Elle permet de comprendre le stress des étudiants.es sous l’angle d’une aliénation (perte de soi) comprenant quatre axes : déterritorialisation, désynchronisation, déliaison sociale et dépersonnalisation.