Les notes de cours constituent un genre dialogique, explicatif, informatif, argumentatif. Elles sont tout à la fois un processus et un produit, un écrit pour soi et pour autrui, un écrit de travail et socialisé, un écrit professionnalisant et professionnel. Reposant sur un mode scriptural et oral, à l'intersection entre l’intervention en classe, la réflexion sur le métier, l’anticipation de l’action et sa régulation, les notes de cours coexistent avec une préparation mentale. Selon les cas, il peut s'agir de planifier une activité ou tout un curriculum. Objet sémiotique complexe relativement peu étudié, les notes de cours peuvent soutenir une planification préactive, interactive et postactive (Tochon, 1993). Elles peuvent s’envisager comme une « prothèse » (Bruner, 1983) pour l’enseignant, une médiation centrale, un outil précieux, au sens vygotskien du terme (1931-1997, 1934-2014). Comment former les futurs enseignants à la planification écrite ? Pour répondre à cette question complexe, je m’appuierai sur un vaste corpus constitué de plusieurs dizaines de fiches de préparations écrites élaborées par de futurs enseignants du primaire et du secondaire, par un grand nombre d’entretiens conduits avec de (futurs) enseignants dans l’obligatoire ou le supérieur et par plusieurs dispositifs de formation.