Le 12 mars 2020, le contexte éducatif mondial a subitement changé suite à la pandémie de la COVID-19. Confinés à leurs domiciles dans des conditions parfois difficiles, les enseignant.es ont été contraint.es d’assurer à distance une continuité pédagogique (Eduscol, 2020) pour laquelle seule une minorité était véritablement formée. Ils se sont retrouvés dans une situation inédite (Bonnery & Douat, 2020), complexe (Morin, 2005) voire vulnérable (Châtel et Soulet, 2003) qui les a conduits à repenser leur(s) pratique(s) professionnelles au niveau conceptuel, intentionnel et expérientiel devenues inadaptées pour un enseignement à distance. Cette nouvelle situation professionnelle a été vécue parfois comme une véritable révolution tant au plan didactique que pédagogique. Il s’est agi de faire l’Ecole hors de l’école faisant émerger un questionnement différent sur le champ des relations et le champ didactique (Astolfi, 1992). Cette situation inédite s’accompagne d’un climat fortement anxiogène pour les enseignants se retrouvant « pris en tenaille » entre deux types de discours institutionnels : le premier rassurant, envoyé aux familles et le deuxième injonctif délivré aux équipes éducatives. A la fois sujet supposé savoir (Lacan, 1968) et sujet-transmetteur-médiateur du savoir, l’enseignant.e s’est soudainement et parfois brutalement senti.e démuni.e quant aux questionnements des familles et des élèves, tant sur le plan sanitaire, qu’institutionnel ou pédagogique.